L’intérêt de la formation professionnelle pour le chef d’entreprise

L’intérêt de la formation professionnelle pour le chef d’entreprise
Une formation: pour quoi faire?
Les multiples bénéfices de la formation professionnelle sont aujourd’hui reconnus sur la scène économique et sociale: progression et maintien dans l’emploi, réorientation professionnelle ou acquisition de compétences destinée à réaliser un projet personnel ou associatif… les pistes sont nombreuses pour le grand public.
Ainsi, les objectifs des formés sont assez divers :
- 69 % d’entre eux y voient un moyen de s’adapter à l’emploi;
- 10 % visent une progression ou une reconversion professionnelle;
- 8 % ciblent un diplôme spéci?que ou une qualification reconnue;
- enfin, 13 % ont des motivations personnelles, qu’elles concernent leurs loisirs ou des activités associatives.
Les dirigeants de PME ont, quant à eux, des objectifs quelque peu différents lorsqu’ils s’apprêtent à suivre une session; ces objectifs ne sont apparemment soit pas à la hauteur de leurs enjeux, soit pas atteints grâce aux formations suivies. En effet, les obstacles à l’utilisation de la formation trouvent leur source dans la perception qu’ont les chefs d’entreprise de l’impact de la formation professionnelle. Ils ne voient pas sa valeur ajoutée dans leur cas personnel. Comment pourraient-ils donc avoir une opinion différente pour leurs salariés? Qu’en est-il réellement? Quels sont les résultats concrets et la valeur ajoutée effective qu’un dirigeant de PME peut attendre lorsqu’il suit une formation ? Cette réflexion semble devoir être menée en fonction de la situation dans laquelle il se trouve.
Les bénéfices attendus lors de la création d’entreprise
La création d’entreprise est un processus complexe nécessitant à la fois une forte motivation, une idée efficace sinon originale, souvent issue d’une expérience préalable, et une qualification de la part du porteur de ce projet. S’il est possible de travailler sur tous ces leviers, les trois premiers font plutôt figure de caractéristiques intrinsèques au créateur. La motivation résulte d’un enthousiasme pour le concept autant que d’une situation professionnelle donnée. En effet, la création est porteuse de liberté et d’absence des contraintes habituellement vécues dans un emploi salarié. Cette perspective de nouvelle situation professionnelle augmente encore le désir du créateur de mener à bien son projet et d’accéder ainsi à une meilleure situation sociale, professionnelle et personnelle. L’idée de la création provient souvent, même si ce n’est pas toujours le cas, d’une expérience antérieure. Cette dernière a en général permis au créateur de disposer des connaissances, qualités et comportements requis dans son domaine métier. Toutefois, cette expertise 1 métier n’est pas la seule nécessaire lorsque l’on crée son affaire, comme le montre le témoignage qui suit.
* Lancer son affaire dans les meilleures conditions
Le lancement de leur affaire dans les meilleures conditions, notamment en termes de possession et d’utilisation de leurs propres compétences, est le premier critère entraînant les créateurs d’entreprise à se former. Ces derniers souhaitent souvent mettre toutes les chances de leur côté lorsqu’ils se lancent dans une telle aventure. Même s’ils possèdent, la plupart du temps une expérience et des compétences dans le domaine métier dans lequel ils souhaitent exercer, ils ont de plus en plus conscience que diriger une entreprise est un métier complexe. Afin de multiplier leurs chances de succès et de lancer leur projet sur les meilleurs rails, ils tentent d’acquérir les compétences qui leur font défaut et qui leur seront utiles dans l’exercice de leur future fonction. Ces compétences peuvent s’avérer transverses, pour celles qui sont susceptibles d’être mises à profit dans différents secteurs d’activité, comme la comptabilité, la gestion de projet ou la pratique d’une langue. Elles peuvent également être spécialisées ou pointues lorsqu’elles s’appliquent à un métier ou un secteur d’activité donné (technique de fabrication d’un livre dans l’édition, modelage du verre pour le souffleur de verre, connaissance de la réglementation en termes d’hygiène pour un boulanger ou un restaurateur…). La maîtrise de différentes notions – juridiques, comptables, en management, mais aussi métiers – étant indispensable au créateur d’entreprise, nombre d’entre eux y suit une formation préalable afin de multiplier leurs chances de succès. Cette dernière peut porter sur l’une ou l’autre de ces compétences ou, plus globalement, sur un cursus général destiné aux porteurs de projet en fonction des besoins ressentis par le futur dirigeant lui-même.
* Posséder un diplôme ou un certificat
Au-delà de la détention des compétences nécessaires à la réussite du projet, la possession d’un diplôme ou d’un certificat peut également être l’objectif du créateur. Celle-ci s’avère, dans certains cas, indispensable à l’exercice d’un métier donné. Elle peut constituer une condition d’accès à la profession ou l’activité envisagée. On pense notamment aux professions médicales, mais ce ne sont pas les seules. Ainsi, les artisans doivent, depuis le 5 juillet 1996, détenir une qualification indispensable à la pratique de certaines tâches, notamment celles pouvant avoir des conséquences sur la santé et la sécurité des clients. Il est donc nécessaire de posséder un diplôme (souvent un BEP ou CAP) ou de faire valider une expérience professionnelle préalable en la matière (en règle générale, d’un minimum de trois ans). Par ailleurs, un artisan souhaitant créer son entreprise devra suivre un stage de gestion obligatoire.
Parmi les activités réglementées, on compte des domaines aussi divers que l’entretien et la réparation des véhicules et des machines, la construction, le ramonage, les soins esthétiques à la personne, la réalisation de prothèses dentaires, la préparation ou la fabrication de produits frais de boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie, poissonnerie ou de glaces alimentaires artisanales et l’activité de maréchal-ferrant. Des normes particulières existent également pour les taxis (loi du 20 janvier 1995) et la coiffure (loi du 23 mai 1946).
Les niveaux de formation ont récemment fait l’objet d’une nouvelle catégorisation.
Les diplômes y sont maintenant regroupés de la manière suivante:
- Niveau 1 : supérieur ou égal à Bac +5 (diplômes d’ingénieurs, d’écoles de commerce, masters, DESS…).
- Niveau 2 : supérieur ou égal à Bac +3 (licence, maîtrise…).
- Niveau 3 : Bac + 2 (BTS, DUT, DEUG…).
- Niveau 4 : Bac, brevet de technicien…
- Niveau 5 : CAP, BEP…
- Niveau 5 bis: niveau CAP, BEP…
Une formation est dite « qualifiante » lorsqu’elle entraîne l’obtention d’un des diplômes précédemment cités, d’un titre à finalité professionnelle ou d’une certification reconnue dans le cadre d’une convention collective. Les différences entre ces termes sont les suivantes:
- La dénomination de diplôme concerne uniquement les titres délivrés par et sous le contrôle d’un ministère.
- Un titre à finalité professionnelle est une certification professionnelle attribuée par l’État ou des organismes privés. Il certifie que son détenteur possède les compétences, aptitudes et connaissances permettant l’exercice d’activités professionnelles qualifiées. Le titre peut être composé de plusieurs unités, chacune dénommée certificat, permettant l’exercice d’une ou plusieurs activités correspondant au titre visé. Celles-ci peuvent être obtenues de manière successive et sont chacune couronnées par un certificat de compétence professionnelle (CCP). Le titre doit toutefois être obtenu dans les cinq ans à partir de la date d’acquisition du premier certificat si la démarche est progressive.
- Une certification correspond à l’acquisition d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) créé et attribué par les partenaires sociaux d’une branche spécifique.
Le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale s’est attelé à une démarche nationale de reconnaissance officielle des qualifications professionnelles de manière à harmoniser les nombreux titres et diplômes en présence. Un Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) existe donc aujourd’hui: il permet de tenir à votre disposition une information à jour sur les titres et diplômes à finalité professionnelle ainsi que sur les certificats de qualification professionnelle reconnus par des commissions spécifiques aux branches professionnelles. Les certifications listées dans le répertoire, tout comme les diplômes et titres, sont reconnues sur l’ensemble du territoire français. Chaque titre y fait l’objet d’une description complète (spécialité, compétences requises et modalités d’obtention). Les modalités d’accès aux certificats de qualification professionnelle via une démarche de validation des acquis de l’expérience y sont également précisées. Les certificats constituent ainsi une alternative intéressante, et parfois indispensable selon les professions ciblées, aux diplômes pour toutes les catégories d’actifs.
* Se faire connaître de ses pairs et de gagner leur confiance
Le suivi d’une formation peut également permettre au futur créateur de se faire connaître de ses pairs et de gagner leur confiance. Cette mise en relation lui permettra de se constituer un réseau puis de le développer afin de bénéficier de contacts utiles dans la suite de son aventure. Elle présente dans ce cadre un double intérêt: le dirigeant aura accès aux conseils de ses pairs et il pourra également, si la situation s’y prête, s’assurer que ses confrères ou sa communauté feront appel à lui sur le plan économique. C’est le cas notamment des meuniers qui financent très souvent les boulangers au démarrage leur affaire, ceux-ci constituant pour eux un débouché en termes de vente de leur farine. Les retours d’expérience collectés auprès de sa communauté constituent quelquefois pour le créateur un soutien plus important encore que celui de son entourage immédiat.
Ces contacts se nouent souvent dans le cadre d’un stage préparatoire à la création. Ils peuvent également permettre de boucler le projet lui-même en obtenant, par exemple, des financements complémentaires ou des conseils sur les aides disponibles. La participation à un stage peut également permettre de finaliser une idée, comme le montre le témoignage de Bruno Laurent, qui a vu son projet évoluer au cours de sa formation.
* Un capital confiance
Enfin, une formation peut également apporter à son stagiaire des bénéfices complémentaires, de nature plus psychologique. Elle lui apporte un capital confiance, dû à la sensation d’être mieux préparé, et une meilleure estime de lui-même dans un contexte où il subit une certaine pression et est relativement exposé. Par ailleurs, elle peut faciliter sa mutation psychologique, nécessaire pour passer du stade de salarié à celui de créateur.
Extrait : Blanchard, Catherine. La formation professionnelle un outil vital pour l'avenir de l'entreprise
Paris, France: Vuibert, 2005. 42.
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